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mobiles et pénétrantes comme les globules de l'air, que la chaleur dilate et resserre sans cesse. Il ne leur fallait donc pas des appartemens bien clos comme les graines, puisqu'ils ne couraient pas le risque d'être dissipés si facilement. Je crois au reste avoir observé que leur laite est enduite d'une glaire qui n'est pas aisée à dissoudre.

Si les animaux qui travaillent dans l'eau, eussent vécu dans un élément encore plus solide, par exemple dans la terre, ils n'auraient été exposés à aucune espèce d'agitation. Il est probable qu'alors ils n'auraient pas eu besoin d'enfoncer des racines, d'élever des tiges, d'étendre des feuilles, de façonner des fleurs, et de fabriquer des fruits, comme ceux de l'air.

LA DAME.

Vraiment vous avez raison: aussi la truffe n'a aucune de ces parties-là; elles lui seraient inutiles. J'ai vu des gens bien embarrassés à deviner comment elle peut se reproduire. J'imagine que dans les sécheresses, les petits animaux se communiquent entre eux par les fentes intérieures du sol où ils vivent. Il règne là un calme éternel: ce sont des canaux d'un fluide tranquille, où la navigation est fort aisée: il n'y faut point de vaisseaux; on peut y nager en sûreté. A quoi serviraient les fleurs à une plante qui ne voit pas le soleil, et les racines à un végétal qui n'éprouve aucune secousse? Cette découverte me fait grand plaisir: je suis fâchée cependant que les animaux