LETTRE XXI.
AU CAP. VOYAGE A CONSTANCE ET A LA MONTAGNE DE LA TABLE.
Les rues du Cap sont très-bien alignées. Quelques-unes
sont arrosées de canaux, et la plupart
sont plantées de chênes. Il m'était fort agréable
de voir ces arbres couverts de feuilles au mois de
janvier. La façade des maisons était ombragée de
leur feuillage et les deux côtés de la porte étaient
bordés de siéges en brique ou en gazon, où des
dames fraîches et vermeilles étaient assises. J'étais
ravi de voir enfin une architecture et des physionomies
européennes.
Je traversai, avec mon guide, une partie de la place, et j'entrai chez madame Nedling, grosse hollandaise fort gaie. Elle prenait le thé au millieu de sept ou huit officiers de la flotte, qui fumaient leur pipe. Elle me fit voir un appartement fort propre, et m'assura que tout ce qui était dans la maison était à mon service.
Quand on a vu une ville hollandaise, on les a toutes vues: de même, chez les habitans, l'ordre d'une maison est celui de toutes les autres. Voici quelle était la police de celle de madame Nedling. Il y avait toujours dans la salle de compagnie une table couverte de pêches, de melons,