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même, comme les canards qui vont à l'eau sans avoir vu leurs pères nager.

LA DAME.

Je ne suis plus étonnée que la rose ait des épines; ceux qui l'ont bâtie ont pris pour toute la plante les précautions que ceux du châtaignier ont prises pour le fruit. Je suis charmée de leur prévoyance, la fleur la mérite.

LE VOYAGEUR.

Cette défense est commune à plusieurs arbrisseaux qui naissent sur les lisières des bois, exposés aux insultes des animaux qui paissent; le jonc marin, la ronce, les épines blanche et noire, les groseilliers, et même l'ortie et le chardon, qui croissent le long des chemins, sont garnis et hérissés de pointes très-aiguës. Ces plantes sont fortifiées comme des places frontières.

LA DAME.

Eh bien! quand la colonie a ses provisions, comment fait-elle pour s'établir ailleurs?

LE VOYAGEUR.

Si ces insectes avaient reçu des ailes, ils se seraient envolés; mais il paraît qu'ils ne peuvent s'exposer à l'air sans danger. Ils ne vivent que dans les liqueurs. Ils s'enferment dans des vaisseaux bien carénés, bien pourvus, et voici comme ils entreprennent leur navigation.

Pour ceux qui sont suspendus en haut, toute