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adroite que l'autruche; dans les insectes, c'est la fourmi. Il semble que l'adresse a été donnée aux plus faibles, comme une compensation de la force. Ainsi mes animaux étant très-petits, il y a apparence qu'ils sont très-prudens.

LA DAME.

J'ai bien envie de les voir partir pour les colonies.

LE VOYAGEUR.

Dès qu'une chaleur suffisante, rassemblée par la fleur, a réuni les familles au fond des calices, toute la nation est occupée à y porter du miel et du lait. Le lait est une substance qui paraît destinée à tous les jeunes animaux: le jaune d'un œuf même délayé dans l'eau, donne une substance laiteuse. La colonie réside d'abord dans le lieu qu'on appelle le germe; les provisions sont alentour, sous la forme d'un lait qui se change ensuite, par l'action du soleil, en une substance solide et huileuse.

On enveloppe la colonie et ses provisions d'une coque fort dure, pour la mettre à l'abri des événemens. Cette couverture a quelquefois la dureté d'une pierre, comme dans les fruits à noyau, mais on a grande attention d'y ménager une suture, comme dans la noix, ou de petits trous à l'extrémité, fermés par une soupape; c'est par cette porte que doit sortir la nouvelle famille. Il n'y a pas une graine qui n'ait l'équivalent de cette organisation.