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sidérer peut exercer la plus sublime géométrie.

LA DAME.

Je suis bien aise que vous donniez à mes fleurs un air savant; je croyais qu'elles n'étaient faites que pour plaire. Mais pourquoi les fleurs qui mûrissent des graines inutiles sont-elles si belles; tandis que celles du blé, de l'olivier et de la vigne sont si petites?

LE VOYAGEUR.

La nature fait souvent des compensations. Elle a peut-être voulu nous donner le nécessaire avec simplicité, et le superflu avec magnificence.

LA DAME.

A vous entendre, dans les pays très-chauds, les fleurs doivent être fort rares.

LE VOYAGEUR.

Entre les tropiques, je n'ai vu aucune fleur apparente dans les prairies, quoiqu'on ait essayé d'y faire venir des marguerites, des trèfles, des bassinets, etc. La plupart même de celles d'Europe n'y réussissent pas dans les jardins. De grands réverbères donnent trop de chaleur.

LA DAME.

Aucun voyageur n'avait encore dit cela. Ces prairies doivent être bien tristes. Les arbres de de ce pays ne doivent donc pas porter de fleurs?