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je vous assure qu'elle faisait le même mouvement quand on la touchait avec une canne[1].

LE VOYAGEUR.

On expliquait de même, par la chaleur, la contraction des fleurs; comme si le même effet n'arrivait pas toutes les nuits, quelle que soit leur température. J'ai vérifié aussi la fausseté de ce raisonnement.

LA DAME.

Vous m'avez échappé; mais je vous rattraperai. Répondez à cette objection, Il n'y a point d'animaux qui fassent des travaux utiles pour eux: cependant les vôtres bâtissent des fleurs qui ne sont qu'un objet d'agrément pour les hommes, de grandes roses qui ne durent qu'un jour, et qui ne leur servent à rien.

LE VOYAGEUR.

Il faut reprendre le fil de leur histoire. Lorsque la nation est devenue nombreuse, elle songe à envoyer des colonies au dehors. On choisit les beaux jours du printemps pour travailler aux provisions des émigrans. On apporte le sucre, le lait et le miel. Ces riches denrées sont déposées dans des bâtimens construits avec un art admirable. L'action du soleil paraît ici de la plus grande importance, soit pour perfectionner les vivres, soit plutôt pour échauffer l'ardeur des mariages. Il

[Footnote 1: Un bâton, une pierre jetée, et même le vent, font mouvoir la sensitive d'un mouvement intérieur et apparent.]