Page:Voyage A L'Ile-De-France ; Tome Second.pdf/106

Cette page n’a pas encore été corrigée

LA DAME.

Trois cents ans font une belle vieillesse: aussi je respecte beaucoup les vieux arbres. Je n'ai pas voulu faire abattre ceux de mon parc; ils ont vu mes aïeux, et ils verront mes petits-enfans. Cette idée-là me touche. Demain nous continuerons: je vous donne rendez-vous au milieu de mes fleurs.



DIADOGUE SECOND.

DES FLEURS.


LA DAME.

J'ai fait des rêves charmans. Je me croyais une reine plus puissante que Sémiramis. Dans chaque plante de mon jardin, j'avais une nation laborieuse, tout occupée à travailler pour moi. Les peuples du nord et ceux du midi vivaient sous mon empire. Je voyais les habitans du sapin couvrir leur habitation d'épaisses fourrures, et ceux de l'oranger s'habiller à la légère, comme s'ils étaient sous les tropiques.

LE VOYAGEUR.

Je suis charmé que mon sytème vous plaise; vous commencez à en être persuadée.

LA DAME.

Oh! je n'en crois pas un mot. Vos animaux