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comme le sapin et le bouleau, ont jusqu'à trois écorces différentes.

LA DAME.

Selon vous, les arbres des pays chauds n'en ont donc point?

LE VOYAGEUR.

Ils n'ont que des pellicules par où la sève descend; mais je n'y ai jamais vu de ces écorces raboteuses, insensibles et multipliées qui paraissent nécessaires aux arbres des pays froids. Comparez l'oranger au pommier, qui vient cependant dans les climats tempérés.

LA DAME.

Vous m'étonnez, mais vous ne me persuadez pas. Si un arbre n'était pas une machine, il n'aurait pas reçu toutes ses dimensions, comme les machines des bêtes qui ont, chacune, une grandeur fixe. Selon vous, un arbre croîtrait toujours. Vos petits animaux étant toujours en action, on verrait des chênes gros comme des montagnes; un cerisier s'élèverait autant qu'un orme: ce seraient des travaux monstrueux et sans fin, et nous voyons le contraire.

LE VOYAGEUR.

A quoi sert l'élévation pour le bonheur? Ces petits animaux ont beaucoup de sagesse; ils proportionnent toujours la hauteur de leur édifice à sa base.

En jetant les fondemens de leur habitation, ils