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tandis que ceux du pied ne changent point de nature. Si la sève, qui a monté par le tronc de l'ente, et qui est redescendue par son écorce, avait acquis quelque qualité, elle se découvrirait dans les fruits du sauvageon. Pourquoi cela n'arrive-t-il pas?

LA DAME.

C'est à vous à vous défendre.

LE VOYAGEUR.

Les animaux du sauvageon apportent des matériaux pour fermer la brèche; ceux de l'ente les prennent à mesure qu'ils arrivent: ils en fabriquent des fruits excellens tandis que les autres n'en font rien qui vaille. La matière est la même, les conduits sont communs, mais les ouvriers sont différens.

LA DAME.

Si les arbres étaient peuplés d'animaux, l'hiver les ferait tous mourir; car vous ne me persuaderez pas qu'ils ont des fourrures comme les castors.

LE VOYAGEUR.

Ils ont eu la précaution d'envelopper leurs maisons de plusieurs étoffes fort épaisses. Les unes sont souples comme des cuirs, les autres bien sèches, et semblables à une grosse croûte. Personne n'est assez malavisé pour se loger dans cette enceinte extérieure. Les arbres du nord,