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nie anglaise, et l'Ascension, où l'on ne trouve que de la tortue. En temps de guerre, ces deux îles sont ordinairement des points de croisière, parce que tous les vaisseaux cherchent, à leur retour, à les reconnaître pour assurer leur route; mais le Cap est en tout temps le point de réunion de tous les vaisseaux.

Les cartes les plus estimées sont celles de M. Daprès; les marins ont aussi beaucoup d'obligation au savant et modeste abbé de la Caille: mais la géographie est encore bien imparfaite; la longitude des Canaries et celle des îles du Cap-Vert est mal déterminée; entre le Cap-Blanc et le Cap-Vert, la carte marque trente-neuf lieues d'enfoncement, quoiqu'il y en ait à peine vingt.

On soupçonne un haut-fonds au sud de la Ligne par les 20 minutes de latitude, et par les 23 degrés 10 minutes de longitude occidentale. Le vaisseau le Silhouette commandé par M. Pintault, et la frégate la Fidèle commandée par M. Lehoux, y éprouvèrent, l'un le 5 février 1764, et l'autre le 3 avril suivant, une forte secousse.

Les courans peuvent jeter dans des erreurs dangereuses. Il me semble qu'on ne pourra recueillir là-dessus aucune connaissance certaine, tant qu'on n'aura aucun moyen sûr d'évaluer la dérive d'un vaisseau; l'angle même qu'il forme avec son cillage ne pourrait donner rien d'assuré,