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cette observation sur les pieux qui sont dans les rivières, et sur tous les bois exposés à être alternativement mouillés et séchés. C'est là que se nichent les vers et que germent la plupart des herbes aquatiques. Cet endroit est si favorable à la végétation, que les filets verts, dont notre vaisseau est entouré, se sont attachés seulement aux anneaux de fer des chaînes du gouvernail, qui sont à fleur d'eau, sans qu'il y en ait au-dessus ni au-dessous. Je crois qu'il serait utile de border de feuilles de cuivre toute la circonférence des vaisseaux sur une largeur de trois pieds. Quant aux pointes de fer et de cuivre qui terminent les mâts et les vergues, l'expérience prouve qu'elles attirent le tonnerre.


JUILLET, 1768.

Le 1^er, les vents furent favorables. Nous vîmes encore des damiers et des fauchets. Le scorbut fait des ravages affreux. On compte trente-six malades hors de service.

Le 2, bon frais, belle mer.

Le 3, beau temps, la mer un peu grosse. On voit encore des damiers. Ce soir, un charpentier mourut du scorbut. On compte aujourd'hui quarante scorbutiques. Ce mal fait des progrès à vue d'œil. On l'attribue aux exhalaisons qui sortent de la cale remplie de mâts qui ont long-temps séjourné dans la vase.