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ce qui préserverait l'eau de corruption: elle est souvent d'une infection insupportable, et remplie de vers.

Quant à la machine à dessaler l'eau de mer, les marins la croient peu salutaire. D'ailleurs, il faut embarquer beaucoup de charbon de terre, qui tient beaucoup de place, qui est sujet à s'enflammer de lui-même; et on a l'inconvénient dangereux d'entretenir un fourneau allumé nuit et jour.

Les matelots sont très-mal nourris. Leur biscuit est plein de vers. Le bœuf salé, au bout de quelque temps, devient une nourriture désagréable et malsaine. Ne pourrait-on pas cuire des viandes et les conserver dans des graisses? On en prépare ainsi pour la chambre, qui se conservent autant que le bœuf salé.

Les matelots, à terre, dans un port, dépensent quelquefois en une semaine ce qu'ils ont gagné dans un an. Ne pourrait-on pas avancer à chacun d'eux les habillemens convenables, et les obliger de les conserver par des revues fréquentes faites par l'écrivain et l'officier de quart? Il y a beaucoup d'autres réglemens de propreté sur lesquels les officiers devraient veiller. La plupart de ces malheureux ont besoin d'être toujours en tutelle.

J'ai observé que le bois se pourrit toujours dans l'eau à sa ligne de flottaison. On peut faire