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l'avant, qui, à son tour, refusa de nous parler. Il y a apparence qu'elle a relâché au Cap. Les oiseaux deviennent rares; bon vent, belle mer.

Le 17, il fit calme. On vit des souffleurs et des dorades. La lune se coucha à huit heures, elle était fort rouge. Le 18, au matin, nous essuyâmes un coup de vent de l'arrière, qui nous obligea de rester jusqu'à onze heures du soir sous la misaine. Il s'élevait de l'extrémité des flots une poudre blanche comme la poussière que le vent balaye sur les chemins. A sept heures du soir, nous reçûmes un coup de mer par les fenêtres de la grande chambre. A huit heures, il tomba de la grêle. Le temps s'est mis au beau vers minuit. On ne voit plus que quelques damiers et taille-*vents.

Les 19, 20 et 21: bon frais; grosse mer. Un poisson-volant de plus d'un pied de long, sauta à bord.

Le 22, vent très-frais et mer houleuse. Les anciens prétendaient, à tort, que les temps des solstices étaient des temps de calme. J'ai lu, cet après-midi, un article du voyageur Dampier, qui observe que lorsque le soleil disparaît vers les trois heures après midi, et se cache derrière une bande de nuages fort élevés et fort épais, c'est signe d'une grande tempête. En montant sur le pont, je vis au ciel tous les signes décrits par Dampier.