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faisant route au nord-ouest. Vu les mêmes oiseaux.

Le 12, comme la mer paraissait verdâtre, on sonda, mais sans trouver fond. Vent très-frais et grosse mer. Nos inquiétudes augmentent sur notre distance du Cap.

Le 13, enfin on trouva la sonde à quatre-vingt-quinze brasses: fond vaseux et verdâtre. Ce fut une grande joie. Cette profondeur nous prouva que nous étions dérivés à l'ouest. Vu deux vaisseaux, l'un de l'arrière, l'autre par notre bossoir de tribord. La sonde assura notre position, mais nous a fait connaître que nous errions de plus de deux cents lieues par nos journaux.

Le 14, on sonda encore, et nous trouvâmes, à quatre-vingts brasses, un fond de sable et de vase verte. Il fit calme. Vu les mêmes vaisseaux et les mêmes oiseaux.

Le 15, vent frais. Le vaisseau de l'arrière mit pavillon anglais, et nous dépassa bientôt d'une lieue et demie sous le vent. Celui de l'avant mit pavillon français, et comme il était sous le vent, il cargua ses basses voiles pour nous joindre en tenant le plus près. Notre capitaine ne jugea pas à propos d'arriver. Nous reconnûmes ce vaisseau pour la Digue, flûte du roi, partie un mois avant nous. Vers le soir, elle appareilla toutes ses voiles, et se mit dans nos eaux.

Le 16, nous vîmes la Digue deux lieues de