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flée, ronde comme une boule, et rouge comme l'écarlate. C'est le plus léger de tous les oiseaux marins; jamais il ne se repose sur l'eau. On en rencontre à plus de trois cents lieues de terre, où on assure qu'elles vont reposer tous les soirs. Elles s'élèvent fort haut. J'en ai vu souvent tourner autour du vaisseau, s'éloigner à perte de vue, et se rapprocher dans l'espace de quelques secondes.

Le fou est un peu plus gros, mais plus raccourci; il est blanc mêlé de gris; il pêche le poisson en plongeant. La pointe de son bec est recourbée, et les côtés en sont bordés de petites pointes qui lui aident à saisir sa proie. La frégate lui fait la guerre. Celui-là a de meilleurs instrumens; mais celle-ci plus de légèreté et de finesse. Lorsque le fou a rempli son jabot de poisson, elle l'attaque et lui fait rendre sa pêche, qu'elle reçoit en l'air.

Nous vîmes le premier fou vers le treizième degré de latitude sud.

A peu près à cette hauteur, nous aperçûmes, pour la première fois, l'oiseau que les marins appellent fauchet, fouquet, taille-vent, taille-mer ou cordonnier. C'est un oiseau qui, dans son vol, semble faucher la surface de l'eau.

Les goëlettes, que l'on trouve en grandes troupes, dénotent les hauts-fonds et le voisinage des côtes: elles sont blanches, et de loin res-