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nent les gens de mer. Vous jugez bien que cette description ne peut guère être juste.

En partant de France, nous vîmes plusieurs espèces d'oiseaux, que les marins confondent sous le nom général de mauves et de goëlands.

L'oiseau le plus commun, et que nous avons rencontré dans tous les parages, est une espèce d'hirondelle ou d'alcyon, que les Anglais nomment l'oiseau de la tempête. Il est d'un brun noirâtre, vole à fleur d'eau, et suit, dans les gros temps, le sillage du vaisseau. Il y a apparence qu'il est déterminé à suivre alors les navires, afin de trouver un abri contre la violence du vent. C'est par la même raison qu'il vole entre les lames en rasant l'eau.

A la hauteur du cap Finistère, nous vîmes des manches-de-velours, dont les ailes sont bordées de noir; ils sont de la grosseur d'un canard, et volent à la surface de la mer en battant des ailes; ils ne s'éloignent guère de terre, où ils se retirent tous les soirs.

Nous vîmes les premières frégates par les deux degrés et demi de latitude nord. On présuma qu'elles venaient de l'île de l'Ascension, située par les huit degrés de latitude sud. Elles ressemblent, pour la forme et la grosseur, à la cigogne; elles sont noires et blanches; elles ont des ailes très-étendues, de longues jambes et un long cou. Les mâles ont, sous le bec, une peau en-