Page:Voyage à l Ile de France 1.pdf/48

Cette page n’a pas encore été corrigée

s'appelle le vaisseau? D'où vient-il? Où va-t-il? Nous lui répondîmes et l'interrogeâmes dans la même langue. Il venait de Londres, d'où il était parti il y avait soixante-quatre jours; il allait en Chine. Le vent nous empêcha d'en entendre davantage. Il était percé à vingt-quatre canons, et paraissait du port de cinq cents tonneaux. Il nous souhaita bon voyage, et continua sa route.

Vu des frégates, thons et bonites.

Les 2 et 3, nous vîmes encore le vaisseau anglais. Les thons, qui nous accompagnaient depuis si long-temps, nous abandonnèrent et le suivirent. Nous eûmes des grains violens de l'ouest. Ces variations viennent, à mon avis, du voisinage de la baie de Tous-les-Saints. J'estime que les courans et la dérive nous ont portés plus près que nous ne croyions de l'Amérique.

Les 4 et 5, le vent fut violent et variable. Nous vîmes un fouquet, oiseau gris et noir, des frégates et des fous qui plongeaient pour attraper du poisson.

Les 6 et 7, bon frais et belle mer. La nuit dernière nous eûmes des grains violens. Nous vîmes des frégates prenant, le soir, leur route au nord-est.

Du 8 et du 9. Hier, le vent fut très-violent, la mer grosse. On amena les perroquets et les petites voiles. On prit un ris dans les huniers. Ce