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coque était fort mince et très-fragile; ils étaient remplis d'une liqueur d'un beau bleu purpurin. Ce n'est pas cependant le coquillage appelé pourpre par les anciens.

Une espèce de coquillage beaucoup plus commun, est celui qui s'attache à la carène même du vaisseau, au moyen d'un ligament qu'il raccourcit dans le mauvais temps. Il est blanc, de la forme d'une amande, et composé de quatre pièces. Il met dehors plusieurs filamens qui ont un mouvement régulier. Il se multiplie en si grande quantité, que la course du vaisseau en est sensiblement retardée.

Le poisson-volant est fort commun entre les deux tropiques; il est de la grosseur d'un hareng; il vole en troupe et d'un seul jet aussi loin qu'une perdrix; il est poursuivi dans la mer par les poissons, et dans l'air par les oiseaux. Sa destinée paraît fort malheureuse de retrouver dans l'air le danger qu'il a évité dans l'eau; mais tout est compensé, car souvent aussi il échappe comme poisson aux oiseaux, et comme oiseau aux poissons. C'est dans les orages qu'on le voit devancer les frégates et les thons qui font après lui des sauts prodigieux.

L'encornet est une petite sèche qui fait à peu près la même manœuvre Elle a, de plus, la faculté d'obscurcir l'eau en y versant une encre fort noire. Peut-être aussi ne nage-t-elle pas si