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alcyon, hirondelle de mer, que les Anglais appellent l'oiseau de la tempête. Je consacrerai un article de mon journal aux oiseaux marins.

Le 28, nous eûmes grand frais et des grains mêlés de pluie. On porta six canons de l'arrière dans la cale de l'avant, afin que le vaisseau étant plus chargé sur le devant, gouvernât mieux. Nous éprouvâmes des temps orageux, qui sont rares dans ces parages. Vu les mêmes thons.

Le 29, beau temps mêlé de quelques grains. Nous vîmes des frégates, et un oiseau blanc avec les ailes marquées de gris. Au soleil couchant, nous vîmes un vaisseau sous le vent, faisant même route que nous.

Le 30, bon frais, belle mer: l'air n'est plus si chaud. Nous vîmes le vaisseau de la veille un peu au vent; il avait forcé de voiles: nous fîmes la même manœuvre. Il mit pavillon anglais; nous mîmes le nôtre. Nous prîmes des thons, et nous vîmes des poissons-volans.


OBSERVATIONS SUR LA MER ET LES POISSONS.

Il n'y a guère de vue plus triste que celle de la pleine mer. On s'impatiente bientôt d'être toujours au centre d'un cercle dont on n'atteint jamais la circonférence. Elle offre cependant des scènes intéressantes: je ne parle pas seulement des tempêtes, pendant le calme, et surtout la nuit dans les climats chauds, on est surpris de la