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leur versa quelques gouttes d'eau sur la tête. On donna ensuite quelque argent aux pilotes.

Le vent fut contraire, le ciel et la mer belle.

Le 12, nous ne passâmes point encore la Ligne. Les courans portaient au nord. On cessa de voir l'étoile polaire. Nous vîmes un vaisseau à l'est.

Le 13, nous passâmes la Ligne. La mer paraissait, la nuit, remplie de grands phosphores lumineux. On purifiait l'entrepont tous les dimanches; on montait en haut les coffres et les hamacs de l'équipage, ensuite on brûlait du goudron. Ou s'aperçut que le tiers des barriques d'eau était vide, quoiqu'on ne fût pas au tiers du voyage.

Les 14, 15 et 16, les vents varièrent. Il fit de grandes chaleurs. On raidit les haubans et les cordages. Nous fûmes toujours environnés de bonites, de thons, de marsouins et de bonnets-flamands. Nous vîmes un très-grand requin. Calme mêlé d'orage.

Les 17, 18 et 19, les calmes continuèrent avec la chaleur. Le goudron fondait de toutes les manœuvres. L'ennui et l'impatience croissent sur le vaisseau. On en a vu rester un mois en calme sous la Ligne.

Je vis une baleine allant vers l'ouest.

Les 20, 21 et 22, continuation de calme et d'ennui. Le vaisseau était entouré de requins. Nous en vîmes un attaché à un paillasson, dans