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ces mœurs. Les volontaires de Bourbon s'y sont distingués par leur bravoure; mais les étoffes de l'Asie et les distinctions militaires de France sont entrées dans leur île. Les enfans, plus riches que leurs pères, veulent être plus considérés. Ils n'ont pas su jouir d'un bonheur ignoré; ils vont chercher en Europe des plaisirs et des honneurs en échange de l'union des familles et du repos de la vie champêtre. Comme l'attention des pères se porte principalement sur leurs garçons, ils les font passer en France, d'où ils reviennent rarement. Il arrive de là que l'on compte dans l'île plus de cinq cents filles à marier, qui vieillissent sans trouver de parti.

Nous nous embarquâmes sur la Normande le 21 au soir. Nous trouvâmes une caisse de vin, de liqueurs, de café, etc., que monsieur et mademoiselle de Crémon avaient fait mettre à bord pour notre usage. Nous avions trouvé dans leur maison la cordialité des anciens habitans de Bourbon et la politesse de Paris.

Je suis, etc.

A Bourbon, ce 21 décembre 1770.


FIN DU TOME PREMIER.