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sirait le terrain par des lignes de fortification respectables. La nature en a déjà fait une partie des frais sur la droite; la rivière des Lataniers protége tout ce front.

Le fond du bassin, formé derrière la ville par les montagnes, comprend un vaste terrain, où l'on peut rassembler tous les habitans de l'île et leurs noirs. Le revers de ces montagnes est inaccessible, ou peut l'être à peu de frais.

Il y a même un avantage fort rare; c'est qu'au fond de ce bassin, dans la partie la plus élevée de la montagne, à l'endroit appelé le Pouce, il se trouve un espace considérable, planté de grands arbres, où coulent deux ou trois ruisseaux d'une eau très-saine. On ne peut y monter de la ville, que par un sentier très-difficile. On a essayé d'y faire, à force de mines, un grand chemin pour communiquer de là dans l'intérieur de l'île; mais le revers de ces montagnes est d'un escarpement effroyable; il n'y a guère que des nègres ou des singes qui puissent y grimper. Quatre cents hommes dans ce poste, avec des vivres, ne pourraient jamais y être forcés; toute la garnison même peut s'y retirer.

Si à ces moyens naturels de défense, on ajoute ceux qui dépendent de l'administration, une escadre et des troupes; voici les obstacles que l'ennemi aura à surmonter:

1^o Il sera obligé de livrer un combat en mer.

2^o En supposant l'escadre vaincue, elle peut