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leurs branches et leurs racines s’entrelacent de telle sorte qu’aucun bateau n’y peut aborder. On néglige trop les moyens naturels de défense, les arbres, les buissons épineux, etc… Ils ont cet avantage, qu’ils coûtent peu, et que le temps qui détruit les autres, ne fait qu’augmenter ceux-ci. Voilà quant à la défense maritime.

Je considère l’île comme un cercle, et chaque rivière venant du centre, comme un des rayons de ce cercle. On peut escarper, et planter de raquettes et de bambous toutes les rives qui sont du côté de la ville, et découvrir à trois cents toises le bord opposé. Alors chaque terrain compris entre deux ruisseaux, devient un espace tout fortifié, et le canal de ces ruisseaux, un fossé très-dangereux. Tous les côtés par où l’ennemi voudrait les passer seraient découverts, tous ceux que l’habitant défendrait seraient protégés : l’ennemi n’arriverait à la ville qu’à travers mille difficultés. Ce système de défense peut s’appliquer à toutes les îles de peu d’étendue ; les eaux y coulent toujours du centre à la circonférence.

Des deux ailes de montagnes qui embrassent la ville et le port, il n’y a guère à défendre que la partie qui regarde la mer. On bâtirait sur l’île aux Tonneliers une citadelle, dont les batteries placées dans des espèces de chemins couverts donneraient des feux rasans ; on y mettrait beaucoup de mortiers, si redoutés des vaisseaux. A droite et à gauche jusques aux mornes, on sai-