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le seul indispensable à sa constitution présente, est Madagascar; à cause des esclaves et des bestiaux. Ses insulaires se contentaient autrefois de nos mauvais fusils, mais ils veulent aujourd'hui des piastres cordonnées: tout le monde se perfectionne.

Au reste, si on compte qu'il y ait un jour assez de superflu pour y faire fleurir le négoce, il faut se hâter de nettoyer le port. Il y a sept ou huit carcasses de vaisseaux qui y forment autant d'îles, que les madrépores augmentent chaque jour.

Il ne devrait être permis à personne de posséder des terres faciles à défricher, et à la portée de la ville, sans les mettre en valeur. Personne ne devrait se faire concéder de grands et beaux terrains pour les revendre à d'autres. Les lois défendent ces abus; mais on ne suit pas les lois.

On devrait multiplier les bêtes de somme, surtout les ânes si utiles dans un pays de montagnes: un âne porte deux fois la charge d'un noir. Le nègre ne coûte guère davantage; mais l'âne est plus fort et plus heureux.

On a fait beaucoup de lois de police sur ce qu'il convient de planter. Personne ne connaît mieux que l'habitant ce qui est de son intérêt et ce qui convient à son sol. Il vaudrait mieux trouver le moyen d'attacher l'agriculteur au champ qu'il cultive à regret: car les ordonnances ne peuvent rien sur les sentimens.

Il y a un grand nombre de soldats inutiles,