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Le 7, nous nous estimions par le travers du cap Finistère, où les coups de vent sont fréquens et la mer grosse, ainsi qu'à tous les caps.

Le 8, belle mer et bon vent. Nous vîmes voler des manches-de-velours, oiseaux marins blancs dont les ailes sont bordées de noir.

Le 9 et le 10, l'air me parut sensiblement plus chaud, et le ciel plus intéressant. Nous approchons des îles Fortunées, s'il est vrai que le ciel ait mis le bonheur dans quelque île.

Le 11, le vent calma; la mer était couverte de bonnets-flamands, espèce de mucilage organisé, de la forme d'une toque, ayant un mouvement de progression. Le matin, nous vîmes un vaisseau.

Le 12 et le 13, on fit quelques réglemens de police. Il fut décidé que chaque passager n'aurait qu'une bouteille d'eau par jour. Le repas du matin fut fixé à dix heures, et consistait en viandes salées et en légumes secs. Celui du soir, à quatre heures, était un peu meilleur. On éteignait tous les feux passé huit heures.

Le 14, on avait compté voir l'île Madère, mais nous étions trop dérivés à l'ouest; il fit calme tout le jour. Nous vîmes deux oiseaux de la grosseur d'un pigeon, d'une couleur brune, volant vers l'ouest à la hauteur des mâts; nous les prîmes pour des oiseaux de terre, ce qui semblait nous indiquer qu'il y avait quelque île sur notre gau-