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la rivière Sèche et celle des Lataniers, et j'arrivai le soir au Port.

J'avais trouvé toutes les campagnes en rapport couvertes de pierres, excepte quelques cantons des Pamplemousses.

Je n'ai vu sur ma route aucun monument intéressant. Il y a trois églises dans l'île: la première au Port-Louis, la seconde au Port du sud-est, et la troisième, qui est la plus propre, aux Pamplemousses. Les deux autres ressemblent à de petites églises de village. On en avait construit une au Port-Louis, sur un assez beau plan; mais le comble en étant trop élevé, les ouragans ont fait fendre les murs qui le supportent. On s'en sert quelquefois au lieu de magasins; qui sont rares dans l'île. La plupart sont construits en bois; c'est une matière qu'on ne devrait jamais employer pour les bâtimens publics, surtout ici, où les poutres ne durent pas plus de quarante ans, quand les carias ne les détruisent pas plus tôt. D'ailleurs, la pierre se rencontre partout, et l'île est entourée de corail, dont on fait de la chaux. La plus grande difficulté est aux fondations, où l'on est toujours obligé de faire sauter des roches avec de la poudre, mais, tout compensé, je ne crois pas qu'un bâtiment en pierre coûte ici un tiers plus cher qu'un bâtiment en bois. Celui-ci, il est vrai, est bientôt prêt, mais bientôt ruiné. Les gens pressés de jouir ne jouissent jamais.