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bien moins chargés, nos provisions diminuant chaque jour.


LE 4 SEPTEMBRE.

Je partis à cinq heures et demie du matin, résolu de faire un effort pour arriver à la première habitation d'une seule traite.

A peu de distance, nous trouvâmes une petite rivière, et un peu plus loin un ruisseau presque à sec. Après une heure de marche, toute cette belle pelouse qui commence au morne Brabant finit, et l'on entre sur un terrain couvert de rochers comme dans le reste de l'île. L'herbe, cependant, en est plus verte; c'est un gramen à large feuille, très-propre au pâturage.

Je passai à gué le bras de mer du Chalan, sur un banc de sable. Il est mal figuré sur le plan. La mer entre profondément dans les terres par un passage étroit, dont je pense qu'on pourrait faire un grand parc pour la pêche, en le barrant de claires-voies.

Je trouvai sur sa rive gauche un ajoupa où je me reposai.

A une demi-lieue de là, le sentier se divise en deux; je pris celui de la gauche, qui entre dans les bois; il me conduisit dans un grand chemin frayé de chariots. La vue des ornières qui me désignaient le voisinage de quelque maison considérable, me fit un grand plaisir: j'aimais encore mieux voir des pas de cheval que des