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regrets. Je vous aimerai toujours… je ne puis vous en dire davantage.

Je suis, etc.



JOURNAL.


EN MARS, 1768.

Nous sortîmes le 3, à onze heures et un quart du matin. Le vent était au nord-est, la marée pas assez haute ; peu s’en fallut que nous ne touchassions sur un rocher à droite dans la passe. Quand nous fûmes par le travers de l’île de Grois, nous mîmes en panne pour attendre quelques passagers et officiers. Un seul rejoignit le vaisseau, dans le temps que nous nous mettions en route.

Le 4, le temps fut assez beau ; sur le soir, cependant, la mer grossit et le vent augmenta.

Le 5, il s’éleva un très-gros temps. Le vaisseau était en route sous ses deux basses voiles. J’étais très-fatigué du mal de mer. À dix heures et demie du matin, étant sur mon lit, j’éprouvai une forte secousse. Quelqu’un cria que le vaisseau venait de toucher. Je montai sur le pont, où je vis tout le monde consterné. Une lame, venant de tribord, avait enlevé à la mer la yole