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tre autres étaient rangés autour d'elle, gais et contens.

La nuit venue, on servit avec propreté tout ce que l'habitation fournissait. Ce souper me parut fort agréable. Je ne pouvais me lasser de voir ces pigeons voler autour de la table, ces chèvres qui jouaient avec les enfans, et tant d'animaux réunis autour de cette famille charmante. Leurs jeux paisibles, la solitude du lieu, le bruit de la mer, me donnaient une image de ces premiers temps où les filles de Noé, descendues sur une terre nouvelle, firent encore part aux espèces douces et familières, du toit, de la table et du lit.

Après souper, on me conduisit coucher à deux cents pas de là, à un petit pavillon en bois, que l'on venait de bâtir. La porte n'était pas encore mise, j'en fermai l'ouverture avec les planches dont on devait la faire. Je mis mes armes en état; car cet endroit est environné de noirs marrons. Il y a quelques années que quarante d'entre eux s'étaient retirés sur le morne, où ils avaient fait des plantations: on voulut les forcer; mais plutôt que de se rendre, ils se précipitèrent tous dans la mer.


LE 1^{er} SEPTEMBRE.

Le maître de la maison étant revenu pendant la nuit, il m'engagea à différer mon départ jusqu'à l'après-midi: il voulait m'accompagner une