cependant. Ces animaux, quoique jeunes, étaient indomptables.
Les chats y ont dégénéré; la plupart sont maigres et efflanqués: les rats ne les craignent guère. Les chiens valent beaucoup mieux pour cette chasse: mon Favori s'y est distingué plus d'une fois. Je l'ai vu étrangler les plus gros rats de l'hémisphère austral. Les chiens perdent, à la longue, leurs poils et leur odorat. On prétend que jamais ils n'enragent ici.
Au Port-Louis de l'Ile-de-France, ce 15 juillet 1769.
LETTRE XVI.
VOYAGE DANS L'ILE.
Deux curieux d'histoire naturelle, M. de Chazal,
conseiller, et M. le marquis d'Albergati, capitaine
de la légion, me proposèrent, il y a quelque
temps, d'aller voir, à une lieue et demie
d'ici, une caverne considérable; j'y consentis.
Nous nous rendîmes d'abord à la grande rivière.
Cette grande rivière, comme toutes celles de cette
île, n'est qu'un large ruisseau qu'une chaloupe
ne remonterait pas à une portée de fusil de son
embouchure. Il y a là un petit établissement
formé d'un hôpital et de quelques magasins, et
c'est là aussi que commence l'aqueduc qui con-