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On a fait venir du Cap un oiseau bien plus utile. Les Hollandais l'appellent l'ami du jardinier. Il est brun, et de la grosseur d'un gros moineau. Il vit de vermisseaux, de chenilles et de petits serpens. Non seulement il les mange, mais il en fait d'amples provisions, en les accrochant aux épines des haies. Je n'en ai vu qu'un; quoique privé de la liberté, il avait conservé ses mœurs, et suspendait la viande qu'on lui donnait aux barreaux de sa cage.

Un oiseau qui a multiplié prodigieusement dans l'île, est le martin, espèce de sansonnet de l'Inde, au bec et aux pattes jaunes. Il ne diffère guère du nôtre que par son plumage, qui est moins moucheté; mais il en a le gazouillement, l'aptitude à parler, et les manières mimes; il contrefait les autres oiseaux. Il s'approche familièrement des bestiaux, pour les éplucher; mais surtout, il fait une consommation prodigieuse de sauterelles. Les martins sont toujours accouplés deux à deux. Ils se rassemblent les soirs, au coucher du soleil, par troupes de plusieurs milliers, sur des arbres qu'ils affectionnent. Après un gazouillement universel, toute la république s'endort; et, au point du jour, ils se dispersent par couples dans les différens quartiers de l'île. Cet oiseau ne vaut rien à manger; cependant on en tue quelquefois malgré les défenses. Plutarque rapporte que l'alouette était adorée à Lemnos,