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des avenues, ressemble à un grand poirier, par son port et son feuillage. Ses petites grappes de fleurs sentent les excrémens; sa cannelle est peu aromatique. Il n'y a qu'un seul cacaotier dans l'île; ses fruits ne mûrissent jamais. On doit y apporter le muscadier et le giroflier[1]; le temps décidera du succès de ces arbres transplantés des environs de la Ligne, au 20^e degré de latitude.

On y a planté, depuis long-temps, quelques pieds de ravinesara, espèce de muscadier de Madagascar; des mangoustans et des litchi, qui produisent, dit-on, les meilleurs fruits du monde; l'arbre de vernis, qui donne une huile qui conserve la menuiserie; l'arbre de suif, dont les graines sont enduites d'une espèce de cire; un arbre de Chine, qui donne de petits citrons en grappes semblables à des raisins; l'arbre d'argent du Cap; enfin le bois de teck, presque aussi bon que le chêne pour la construction des vaisseaux. La plupart de ces arbres y végètent difficilement.

La température de cette île me paraît trop froide pour les arbres d'Asie, et trop chaude pour ceux d'Europe. Pline observe que l'influence du ciel est plus nécessaire que les qualités de la terre, à la culture des arbres. Il dit, que de son temps, on voyait en Italie des poivriers et des cannelliers, et en Lydie des arbres d'encens; mais ils ne faisaient qu'y végéter. Je crois cepen-*

[Footnote 1: Je les ai vus arriver en 1770.]