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Bengale. Ce crabe servit de nourriture a l'équipage.

On vient de trouver à l'île Séchelle un palmier qui porte des cocos doubles, dont quelques-uns pèsent plus de quarante livres. Les Indiens lui attribuent des vertus merveilleuses. Ils le croyaient une production de la mer, parce que les courans en jetaient quelquefois sur la côte Malabare; ils l'appelaient coco marin. Ce fruit, dépouillé de sa bourre[1], mulieris corporis bifurcationem cum naturâ et pilis repræsentat. Sa feuille, faite en éventail, peut couvrir la moitié d'une case. Comme tout est compensé, l'arbre qui donne cet énorme coco, en rapporte au plus trois ou quatre: le cocotier ordinaire porte des grappes où il y en a plus de trente. J'ai goûté de l'un et de l'autre fruit, qui m'ont paru avoir la même saveur. On a planté à l'Ile-de-France des cocos marins, qui commencent à germer.

Il y a encore quelques arbres qui ne sont guère que des objets de curiosité, comme le dattier, qui donne rarement des fruits; le palmier qui porte le nom d'araque, et celui qui produit le sagou. Le caneficier et l'acajou n'y donnent que des fleurs sans fruits. Le cannellier, dont j'ai vu

[Footnote 1: Je ne traduirai point ce passage. Pourquoi la langue française est-elle plus réservée que la langue latine! Sommes-nous plus chastes que les Romains?]