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pes, dont il ne mûrit qu'une partie[1] à la fois comme celles des jardins d'Alcinoüs; ce qui ne vaut rien pour la vendange. Le pêcher donne assez de fruits, d'un bon goût, mais qui ne sont jamais fondans. Il y a un pou blanc qui les détruit.

Ces arbres sont ici dans une sève perpétuelle; peut-être serait-il avantageux de les enfouir en terre, pour arrêter leur végétation. Il faudrait essayer de les préserver de la chaleur, comme on les garantit du froid dans le nord de l'Allemagne. Ces arbres d'Europe quittent ici leurs feuilles dans la saison froide, qui est votre été; cependant, la chaleur et l'humidité sont égales à celles de vos printemps: il y a donc quelque cause inconnue de la végétation.

Les arbres étrangers de simple agrément, sont: le laurier, qui s'y plaît, ainsi que l'agati de plusieurs sortes, dont la feuille est découpée, et qui donne des grappes de fleurs blanches papillionacées, auxquelles succèdent de longues gousses légumineuses. Les Chinois le représentent souvent dans leurs paysages.

Le polcher vient de l'Inde. Son feuillage est touffu; sa feuille est en cœur. Il ne sert qu'à

[Footnote 1: En Europe, les fruits du même arbre arrivent presque ensemble à leur maturité: ici c'est tout le contraire; ils mûrissent tous successivement, ce qui varie singulièrement le goût des mêmes fruits cueillis sur le même arbre.]