Page:Voyage à l Ile de France 1.pdf/166

Cette page n’a pas encore été corrigée

merce. Sa graine fait venir le lait aux nourrices.

La canne à sucre y mûrit bien; les habitans en font une liqueur appelée flangourin, qui ne vaut pas grand'chose. Il n'y a qu'une sucrerie dans l'île.

Le cafier est l'arbre ou l'arbrisseau le plus utile de l'île. C'est une espèce de jasmin. Sa fleur est blanche; ses feuilles, d'un beau vert, sont opposées et de la forme de celles du laurier. Son fruit est une olive rouge comme une cerise, qui se sépare en deux féves. On les plante à sept pieds et demi de distance; on les étête à six pieds de hauteur. Il ne dure que sept ans: à trois ans il est dans son rapport. On évalue le produit annuel de chaque arbre à une livre de graines. Un noir peut en cultiver par an un millier de pieds, indépendamment des grains nécessaires à sa subsistance. L'île ne produit pas encore assez de café pour sa consommation. Les habitans prétendent qu'il suit en qualité celui de Moka.

Parmi les arbres d'Europe, le pin, le sapin et le chêne y végètent jusqu'à une hauteur médiocre; après quoi ils dépérissent.

J'y ai vu aussi des cerisiers, des abricotiers, des néfliers, des pommiers, des poiriers, des oliviers, des mûriers; mais sans fruits, quoique quelques-uns donnent des fleurs. Le figuier y rapporte des fruits médiocres; la vigne n'y réussit pas en échalas; elle donne en treille des grap-