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*quis de Castries. Il y en a d'autres en armement, et quelques-uns en construction. Le bruit des charpentiers, le tintamarre des calfats, l'affluence des étrangers, le mouvement perpétuel des chaloupes en rade, inspirent je ne sais quelle ivresse maritime. L'idée de fortune qui semble accompagner l'idée des Indes, ajoute encore à cette illusion. Vous croiriez être à mille lieues de Paris. Le peuple de la campagne ne parle plus français; celui de la ville ne connaît d'autre maître que la Compagnie. Les honnêtes gens s'entretiennent de l'Ile-de-France et de Pondichéry, comme s'ils étaient dans le voisinage. Vous pensez bien que les tracasseries de comptoirs arrivent ici avec les pacotilles de l'Inde; car l'intérêt divise encore mieux les hommes qu'il ne les rapproche.

Je suis, etc.



LETTRE III.

De Lorient, le 20 février 1768.


Nous n'attendons, pour partir, que les vents favorables. Mon passage est arrêté sur le vaisseau le Marquis de Castries. C'est un navire de huit cents tonneaux, de cent quarante-six