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mériterait d'être connue en France. Une autre espèce de haricot, dont on fait des tonnelles: on hache sa gousse en vert, et on l'accommode en petits pois; il n'est pas mauvais. La féve de marais y vient assez bien. On fait des berceaux avec les rameaux d'une féve dont la gousse est longue d'un pied: son grain est fort gros, on n'en fait point usage.

Les artichauts y poussent de grandes feuilles et des petits fruits, Les cardons y sont toujours coriaces; on en fait des haies, car ils sont fort épineux, et s'élèvent très-haut.

Le giraumont est une citrouille moins grosse que la nôtre, et je crois, s'il est possible, encore plus fade. Le concombre est plus petit, et vient en moindre quantité qu'en Europe. Le melon n'y vaut rien, quoique vanté parce qu'il y est rare; la pastèque, ou melon d'eau, est un peu meilleure: le ciel leur est favorable, mais le sol, qui est tenace, leur est contraire. Il y croît des courges d'une grosseur énorme et d'une utilité préférable: c'est la vaisselle des noirs.

La bringelle ou aubergine de deux espèces. L'une à petit fruit rond et jaune; sa tige est fort épineuse: elle vient de Madagascar. L'autre, que l'on connaît aussi à Paris, est un fruit violet de la grosseur et de la forme d'une grosse figue. Quand ce fruit est bien assaisonné et bien grillé il n'est pas mauvais.