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Balambous, ont les cheveux longs. J'en ai vu de blonds et de roux. Ils sont adroits, intelligens, sensibles à l'honneur et à la reconnaissance. La plus grande insulte qu'on puisse faire à un noir, est d'injurier sa famille: ils sont peu sensibles aux injures personnelles. Ils font dans leur pays, quantité de petits ouvrages avec beaucoup d'industrie. Leur zagaie, ou demi-pique, est très-bien forgée, quoiqu'ils n'aient que des pierres pour enclume et pour marteau. Leurs toiles, ou pagnes, que leurs femmes ourdissent, sont très-fines et bien teintes. Ils les tournent autour d'eux avec grâce. Leur coiffure est une frisure très-composée; ce sont des étages de boucles et de tresses entremêlées avec beaucoup d'art: c'est encore l'ouvrage des femmes. Ils aiment passionnément la danse et la musique. Leur instrument est le tam-tam; c'est une espèce d'arc, où est adaptée une calebasse. Ils en tirent une sorte d'harmonie douce, dont ils accompagnent les chansons qu'ils composent: l'amour en est toujours le sujet. Les filles dansent aux chansons de leurs amans; les spectateurs battent la mesure, et applaudissent.

Ils sont très-hospitaliers. Un noir, qui voyage, entre, sans être connu, dans la première cabane; ceux qu'il y trouve partagent leurs vivres avec lui: on ne lui demande ni d'où il vient, ni où il va; c'est leur usage.