Page:Voyage à l Ile de France 1.pdf/133

Cette page n’a pas encore été corrigée

rances, ils s'y arrêtèrent; ils étaient mécontens avant de s'y établir, ils le furent encore après.

Il y vient des officiers militaires de la Compagnie. C'étaient de braves gens dont plusieurs avaient de la naissance. Ils ne pouvaient pas imaginer qu'un miltaire pût s'abaisser à aller prendre l'ordre d'un homme qui, quelquefois, avait été garçon de comptoir: passe pour en recevoir sa paye. Ils n'aimaient pas les marins, qui sont trop décisifs: en se faisant habitans, ils ne changèrent point d'esprit, et ne firent pas fortune.

Quelques régimens du roi y relâchèrent, et même y séjournèrent. Des officiers, séduits par la beauté du ciel et par l'amour du repos, s'y fixèrent. Tout ployait sous le nom de la Compagnie. Ce n'étaient plus de ces distinctions de garnison qui flattent tant l'officier subalterne: chacun avait là ses prétentions; on les regardait presque comme des étrangers. Ce furent de grandes clameurs au nom du roi.

Il y était venu des missionnaires de Saint-Lazare, qui avaient gouverné paisiblement les hommes simples qui s'étaient les premiers établis; mais quand ils virent que la société, en s'augmentant, se divisait, ils s'en tinrent à leurs fonctions curiales, et à quelques bonnes habitations: ils n'allaient chez les autres que quand ils y étaient appelés.

Il y passa quelques marchands avec un peu