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On avait annoncé, le 23, une éclipse de lune, à cinq heures quatre minutes du soir; mais le mauvais temps empêcha les observations.

L'ouragan arrive tous les ans assez régulièrement au mois de décembre; quelquefois en mars. Comme les vents font le tour de l'horizon, il n'y a point de souterrain où la pluie ne pénètre. Il détruit un grand nombre de rats, de sauterelles et de fourmis, et on est quelque temps sans en voir. Il tient lieu d'hiver; mais ses ravages sont plus terribles. On se ressouviendra long-temps de celui de 1760. On vit un contrevent enlevé en l'air, et dardé comme une flèche dans une couverture. Les mâts inférieurs d'un vaisseau de 64 canons, qui étaient sans vergues, furent tors et rompus. Il n'y a point d'arbre d'Europe qui pût résister à de si violens tourbillons. Nous avons vu comment la nature avait défendu les forêts de ce pays.


JANVIER, 1769.

Temps pluvieux, chaud et lourd. Grands orages, mais peu de tonnerre. Comme les coups de vent sont violens dans cette saison, la navigation cesse depuis décembre jusqu'en avril.

Toutes les prairies ont reverdi; le paysage est plus gai, mais le ciel est plus triste.