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dans des rainures le long de sa coquille; l'araignée de mer; un crabe dont les pinces sont rouges, et dont une est beaucoup plus grosse que l'autre; un petit crabe, dont la coquille est trois fois plus grande que lui: il en est couvert comme d'un grand bouclier; on ne voit point ses pattes quand il marche.

On trouve en plusieurs endroits, le long du rivage, à quelques pieds sous l'eau, une multitude de gros boudins vivans, roux et noirs. En les tirant de l'eau, ils lancent une glaire blanche et épaisse, qui se change dans le moment en un paquet de fils déliés et glutineux. Je crois cet animal l'ennemi des crabes, parmi lesquels ou le rencontre. Sa glaire visqueuse est très-propre à embarrasser leurs pattes, qui d'ailleurs ne sauraient avoir de prise sur son cuir élastique et sur sa forme cylindrique. Les matelots lui donnent un nom fort grossier, qu'on peut rendre en latin par mentula monachi. Les Chinois en font grand cas, et le regardent comme un puissant aphrodisiaque.

Je crois qu'on peut mettre au rang des poissons à coquille, une masse informe, molle et membraneuse, au centre de laquelle se trouve un seul os plat, un peu cambré. Dans cette espèce, l'ordre commun paraît renversé: l'animal est au dehors, et la coquille au dedans.

Il y a plusieurs espèces d'oursins. Ceux que