Page:Voyage à l Ile de France 1.pdf/108

Cette page n’a pas encore été corrigée

très-bizarre. Sa tête est faite comme celle du brochet. Il porte sur son dos sept pointes aussi longues que son corps. La piqûre en est très-venimeuse. Elles sont unies entre elles par une pellicule qui ressemble à une aile de chauve-souris. Il est rayé de bandes brunes et blanches qui commencent à son museau, précisément comme au zèbre du Cap. Le poisson qui est carré comme un coffre, dont il porte le nom, est armé de deux cornes comme un taureau. Il y en a de plusieurs espèces; il ne devient jamais grand. Le porc-épic est tout hérissé de longs piquans. Le polybe, qui rampe dans les flaques d'eau avec ses sept bras armés de ventouses, change de couleur, vomit l'eau, et tâche de saisir celui qui veut le prendre. Toutes ces espèces, d'une forme si étrange, se trouvent dans les récifs, et ne valent pas grand'chose à manger.

Les poissons de ces mers sont inférieurs pour le goût à ceux d'Europe; en revanche, ceux d'eau douce sont meilleurs que les nôtres. Ils paraissent de même espèce que ceux de mer. On distingue la lubine, le mulet, et la carpe qui diffère de celle de nos rivières; le cabot, qui vit dans les torrens, au milieu des rochers, où il s'attache avec une membrane concave et des chevrettes fort grosses et fort délicates. L'anguille est coriace, c'est une espèce de congre. Il y en