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une perte qu’on ne put plus réparer dans le cours tout entier de la campagne. En général, la première quinzaine du mois d’août avait coûté à l’armée allemande, dans six batailles, 50 000 hommes. Évidemment ces vides ne pouvaient être immédiatement comblés par des envois de troupes de l’intérieur ; cependant les mesures nécessaires avaient déjà été prises pour procéder à de nouvelles formations, comprenant des hommes ayant servi.

Le soir même du 18, on eut tout d’abord soin de faire venir de la rive droite de la Moselle les premiers échelons du train et les ambulances et partout on procéda au remplacement des munitions. C’est à grand’peine qu’on trouva dans Rezonville, bondé de blessés, une mansarde pour le roi et un abri pour son état-major. Ce dernier dut, pendant la nuit même, élaborer toutes les dispositions que rendait immédiatement nécessaires la situation toute nouvelle résultant de la victoire remportée. Dès le 19, au matin, tous les ordres y ayant trait purent,être soumis à Sa Majesté afin qu’elle les examinât et les approuvât.


ORGANISATION NOUVELLE DE L’ARMÉE


Le siège de Metz ne figurait pas dans le plan de campagne primitif ; on devait se contenter d’observer cette place, tandis que l’armée passerait à côté en marchant sur Paris. La division de réserve, forte de 18 bataillons, 16 escadrons et 36 pièces qui devait assumer cette tâche, allait arriver.

Mais la situation s’étant modifiée, l’investissement en bonne et due forme de Metz s’imposait, ce qui eut pour conséquence qu’il fallut faire subir des modifications profondes à l’organisation de l’armée tout entière.