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tains disaient que les Français étant en train de franchement battre en retraite, on ne devait pas les laisser s’éloigner sans leur infliger des pertes et qu’il fallait sans plus tarder se mettre à leurs trousses. En effet, l’état-major français avait résolu de continuer la retraite. Or, quand, dans l’après-midi du 14 août, le VIIe corps constata qu’un mouvement rétrograde était exécuté par l’adversaire, il se produisit encore, de ce côté-ci de la Moselle, un contact qui se transforma graduellement en bataille dans le courant de la soirée, les corps les plus rapprochés accourant de leur propre mouvement au secours des troupes engagées.


BATAILLE DE COLOMBEY-NOUILLY[1]


14 août. — Le général commandant la place de Metz avait déclaré que, abandonné à lui-même, il ne pouvait pas tenir quinze jours ; d’autre part, la position fortifiée qu’on avait choisie sur la Nied pour l’armée qui devait défendre Metz avait été trouvée désavantageuse à cause de la configuration du terrain : l’état-major français espérait qu’en rétrogradant jusqu’à Verdun il lui serait possible d’en trouver une autre plus favorable et où l’armée pourrait tenir tête à l’ennemi.

Cette fois-ci les considérations militaires avaient eu le dessus : on s’était décidé à moins compter avec les dispositions de l’opinion publique. L’empereur, quoiqu’il eût remis le commandement supérieur au maréchal Bazaine, n’en resta pas moins à l’armée ; il lui eût été impossible, étant donné la situation, de rentrer à Paris.

  1. Ou bataille de Borny. (N.d.T.)