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de l’une ou de l’autre ou des deux à la fois. Le 12 août, les trois corps de la première armée se portèrent en avant dans la direction de la Nied allemande qu’ils trouvèrent abandonnée par les Français. À leur gauche, trois corps également de la deuxième armée, se portèrent sur la même ligne, à Faulquemont et Morhange, tandis que les deux autres venaient à leur suite.

Le lendemain, la deuxième armée atteignit la Seille sans avoir rencontré l’ennemi, et l’infanterie occupa Pont-à-Mousson.

L’étrange inaction des Français et les rapports fournis par les divisions de cavalerie qui, sur la rive opposée de la Moselle, s’étaient portées en avant d’une part jusqu’à Toul et d’autre part jusque sur la route de Verdun, permettaient, il est vrai, d’admettre que l’ennemi ne tiendrait pas davantage devant Metz. Mais il n’était pas impossible, d’un autre côté, qu’avec ses 200 bataillons, il se jetât sur la première armée qu’il avait directement en face de lui. Aussi l’état-major prescrivit-il que les deux corps d’aile de la deuxième armée feraient, pour le moment, halte au sud de Metz et à proximité de la place, afin de prendre, le cas échéant, l’ennemi en flanc, au cas où il tenterait cette attaque. Si, au contraire, ces deux corps étaient assaillis par lui, la première armée devait exécuter cette attaque de flanc.

Les autres corps de la deuxième armée continuèrent, plus au sud, leur marche vers la Moselle. Après avoir franchi la rivière, ils pouvaient, si l’ennemi venait à les assaillir avec des forces supérieures en nombre, se dérober et rejoindre la troisième armée.

Les généraux allemands ne furent pas unanimes à admettre que tant de circonspection fût nécessaire. Cer -