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de Barnekow[1], avaient, de leur propre initiative, avant d’avoir reçu les ordres susdits, marché au canon, celui-là depuis Dudweiler, celui-ci depuis Fischbach.

La position occupée par les Français était extrêmement avantageuse. Au centre s’élevait à pic un cône rocheux presque inaccessible, nommé le Rothe Berg ; à droite et à gauche les pentes escarpées de la montagne étaient couvertes d’épaisses forêts. Les bâtiments fort étendus de Stiering-Wendel constituaient en outre, sur la gauche, un point d’appui spécial.

Si elle avait connu l’effectif de l’adversaire, sans nul doute la 14e division eût attendu d’être entièrement déployée avant de procéder à l’attaque. Mais quand, à midi, on engagea la lutte, il n’y avait en réalité, sur les lieux, que la seule brigade de François. Étant donnée la nature du front ennemi, elle chercha à en faciliter l’attaque en abordant, pour commencer, l’adversaire sur ses deux flancs.

En effet, on parvint, au début, à gagner du terrain. Sur la gauche, les hommes du 39e régiment refoulèrent les lignes de tirailleurs ennemies hors de la forêt de Gifert, mais ils se virent exposés, en se portant en avant, au feu violent des bataillons français déployés dans un profond ravin. À l’aile droite, le 3e bataillon du même régiment s’empara, de concert avec les hommes du 47e, de la parcelle boisée de Stiering. Mais bientôt l’ennemi fit sentir sa supériorité numérique en exécutant de vigoureuses contre-attaques, et quand la brigade de Woyna[2] fut arrivée sur le champ de bataille, elle dut immédiatement porter secours à l’autre et sur la droite et sur la gauche. Il se produisit donc, presque dès le début, ce fait que des bataillons et

  1. Général commandant la 16e division (2e du VIIIe corps. (N.d.T.)
  2. La 28e brigade (2e de la 14e division, VIIe corps). (N.d.T.)