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ennemie, à Steinbourg, à l’entrée des Vosges. N’ayant point d’infanterie, la division ne put pas pousser plus avant ; mais sa simple apparition avait eu pour résultat de jeter l’épouvante dans les rangs ennemis. Dans la nuit même, le 1er corps se remit en marche et atteignit Sarrebourg où il opéra sa jonction avec le 5e. De la sorte, les Français se trouvaient avoir une avance de 35 kilomètres et demi et ils purent, sans être le moins du monde poursuivis, continuer leur retraite sur Lunéville.


Bataille de Spicheren


6 août. — Nous allons étudier les événements qui se déroulèrent dans cette même journée sur un autre théâtre d’opérations.

Protégée, au sud, par la troisième armée, la deuxième s’était portée en avant dans la direction de l’ouest, tandis que les corps qui n’avaient pas encore rejoint étaient transportés à sa suite sur les voies ferrées. Franchissant sans encombre les longs défilés de la zone boisée de Kaiserslautern, elle avait vu, le 5, son corps le plus avancé atteindre la ligne Neunkirchen–Deux-Ponts. La cavalerie avait poussé des reconnaissances sur le territoire français et annonçait que l’ennemi exécutait des mouvements rétrogrades. Tout portait à croire que les Français, se mettant sur la défensive, attendraient. dans une forte position d’être attaqués par les Allemands. Il y en avait une, en premier lieu, derrière la Moselle, où Metz et Thionville couvraient les deux ailes. Si les Allemands trouvaient l’ennemi dans cette position, la première armée devait l’occuper sur le front, tandis que la deuxième tournerait