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268 LA GUERRE DE 1870. A ténèbres, franchir la Somme à Corbie, laissant aux mains de l’adversaire 180 prisonniers non blessés. Quand, plus tard, le général Lecointe s’avança sur Do- mart avec la brigade de réserve, il constata que ce point de passage avait déjà été réoccupé par la 1** division et rebroussa chemin. A Cachy seulement les Français tinrent jusque dans la soirée fort tard. · Pour cette nuit les troupes du I" corps furent logées dans les localités situées au sud de la Luce, tandis que leurs avantspostes étaient établis sur la rive nord; on avait · également laissé des troupes dans Villers—Bretonneux. A l’aile gauche la 16* division s’était portée en avant sur Dury: elle avait délogé les Français du cimetière situé tout à coté; mais elle s’abstint de diriger une attaque contre la ·]igne des retranchements français très étendue et forte- ment occupée. Elle s’établit dans des bivouacs en arrière de Dury. Dans le courant de la nuit seulement des rapports par- vinrent au général de Manteuifel, lui annonçant avec cer- titude que l’ennemi avait subi une défaite complète. Le 28, de très grand matin, les patrouilles du I" corps d’armée trouvèrent le terrain jusqu`a la Somme absolument aban- donné et tous les ponts détruits. A midi, le général de Gœ- ben fit son entrée dans Amiens, dont la citadelle capitula deux jours plus.tard.· La garnison était de 400 hommes et l’armement comportait 30 bouches à feu. v L’atl`aire du 27 novembre otïre cette particularité que le champ de bataille avait une étendue hors de toute pro- portion avecv le nombre des troupes engagées. Le général Farre occupait avec ses troupes, fortes de 25 000 hommes en chiffres ronds, un front de près de 24 kilomètres de long, de Pont-de·Metz au sud d’Amiens jusqu’à l’est de Villers-