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PRISE DU BOURGET. 193 à coups de crosse et de baïonnette. C’est là que le colonel français de`Baroche périt‘. Quoique, a 11 heures, les trois colonnes d’attaque se fus- sent rejointes dans l’intérieur même du Bourget, l’ennemi n’en continua pas moins la lutte avec un acharnement sans cesse grandissant, dans certaines fermes et dans quelques jardins, jusque dans le courant de l’après-midi, tandis que tous les forts du front nord de Paris couvraient la localité d’une grêle d’obus. A partir de 1 heure et demie seulement, les troupes qui avaient exécuté l’attaque purent être ramenées dans leurs cantonnements, compagnie par compagnie. Deux bataillons restèrent au Bourget pour l’occuper a demeure. La résistance désespérée que les Français avaient opposée aux assaillants prouvait combien ils tenaient a conserver cette position. La victoire avait coûté 500 hommes a la 2° division de la garde. On ignore le chiffre exact des pertes subies par l’ennemi : toujours est—il que les Alle- mands tirent plus de 1200 prisonniers. Ce nouvel échec exaspéra davantage encore la population parisienne. Le parti révolutionnaire existant de tout temps à Paris devint menaçant. En dépit des proclamations ou la vérité était plus ou moins fardée, on ne put plus longtemps tenir secret l’echec subi :1e gouvernement perdait tout prestige. On accusait ses membres d’étre des incapables, des traîtres. Des bandes de faubouriens demandaient des armes a grands cris, une partie de la garde nationale trahit la cause de l’ordre. L’Hôtel de Ville fut cerné par la foule qui criait : « Vive la Commune! » La troupe, à la vérité, dispersa les émeutiers; 1. M. de Moltke veut parler du commandant de mobiles Ernest Ba- roche. (N. d. T.) ‘ 13