Page:Von Moltke - La Guerre de 1870.djvu/175

- PRISE DE STRASBOURG. 167 cinage ou d’une chaussée enterre eût pris énormément de temps; on résolut, en conséquence, de construire un pont avec les tonneaux de bière qu’on avait trouvés à, Schiltigheim. Ce travail fut commencé le 21 à la tombée de la nuit sans autre couvert qu’une cloison de planches empêchant l`ennemi de voir ce qui se passait; à 10 heures il était achevé. Dans ce bastion aussi les défenseurs n’avaient ;pas attendu pour se retirer que les assaillants donnassent l’assaut. La lunette fut immédiatement mise en état de défense. Les deux ouvrages furent armés de batteries de mortiers et de canons afin d'en finir avec les pièces des redans et des contre-gardes du front attaqué, sur lequel, de plus, cinq batteries de plein fouet et contre- batteries ouvrirent le feu. Dans la nuit du ‘2°É au 23 septembre on se porta en avant depuis la lunette 52 en partie à l’aide de la sape volante, en partie a l’aide de gabions farcis, et l’on couronna le glacis de la contre-garde 51. En mème temps on commença a battre en brèche le côté est du bastion 11 et le côté ouest du bastion -12. Les pierres volant en éclats, les défen- seurs se virent contraints de quitter les contre—gardes. Des le *24 la maçonnerie du bastion s’écroula après que 600 pro- jectiles eurent été lancés sur lui. La genouillère était restée debout, on résolut d’attendre, pour l’entamer, qu’on donnàt l’assaut. Il était plus difficile d’ouvrir la brèche dans le bastion 12 car il n’était pas toujours possible d’observer les coups. Le 26 seulement on parvint a renverser le mur sur une largeur de 36 pieds, en lançant 467 obus oblongs; Mais avant de pouvoir donner l’assaut il fallait encore franchir le fossé profond en avant du bastion. La nouvelle de la chute de l’Empire s'était, a la vérité,